Boxon foutraque bordélique, nécessairement superfétatoire.
Je suis dourak
Je suis foutraque
J'écris smerdiaque
Je rime en vrac
Je bois cognac
Ça me détraque
Je suis dourak
Je suis foutraque
Ni dieu ni mac
Ne me cornaque
Je vais je vaque
À mon micmac
Je suis dourak
Para la lucha labrador teckel tequila gibberish clusterfuck autostrade.
Foutraquisation.
Foutraqueries.
Foutraquisme.
Foutraquiste.
Foutraquisant.
À mon ami E. Fasquelle.
J’ai rêvé posséder les œuvres de Malherbe.
Un exemplaire unique, admirable, un trésor !
Tout habillé de pourpre, et les fleurs de lys d’or
En étoilent les plats, nombreuses comme l’herbe.
Le vélin en est pur, l’impression superbe.
Messieurs les éditeurs, à cette époque encor,
Se montraient soucieux de soigner le décor
Qui faisait ressortir et resplendir le verbe.
Mais ce rare bouquin ne serait rien, ma foi,
S’il n’était pas le propre exemplaire du Roy.
Il l’est. Et dans un coin de marge, on y remarque,
Alors que le poète arrive au baragouin
Dans l’éloge, ces mots, de la main du monarque :
« Mon vieux Malherbe, ici, tu vas un peu trop loin ! »
Le chêne abandonné
Anatole France
Dans la tiède forêt que baigne un jour vermeil,
Le grand chêne noueux, le père de la race,
Penche sur le coteau sa rugueuse cuirasse
Et, solitaire aïeul, se réchauffe au soleil.
Du fumier de ses fils étouffés sous son ombre,
Robuste, il a nourri ses siècles florissants,
Fait bouillonner la sève en ses membres puissants,
Et respiré le ciel avec sa tête sombre.
Mais ses plus fiers rameaux sont morts, squelettes noirs
Sinistrement dressés sur sa couronne verte ;
Et dans la profondeur de sa poitrine ouverte
Les larves ont creusé de vastes entonnoirs.
La sève du printemps vient irriter l’ulcère
Que suinte la torpeur de ses acres tissus.
Tout un monde pullule en ses membres moussus,
Et le fauve lichen de sa rouille l’enserre.
Sans cesse un bois inerte et qui vécut en lui
Se brise sur son corps et tombe. Un vent d’orage
Peut finir de sa mort le séculaire ouvrage,
Et peut-être qu’il doit s’écrouler aujourd’hui.
Car déjà la chenille aux anneaux d’émeraude
Déserte lentement son feuillage peu sûr ;
D’insectes soulevant leurs élytres d’azur
Tout un peuple inquiet sur son écorce rôde ;
Dès hier, un essaim d’abeilles a quitté
Sa demeure d’argile aux branches suspendue ;
Ce matin, les frelons, colonie éperdue,
Sous d’autres pieds rameux transportaient leur cité :
Un lézard, sur le tronc, au bord d’une fissure,
Darde sa tête aiguë, observe, hésite, et fuit ;
Et voici qu’inondant l’arbre glacé, la nuit
Vient hâter sur sa chair la pâle moisissure.
1872.
Le doux rêve que tu nias
Je l’ai su retrouver parmi
Les lis et les pétunias,
Fleurs de mon automne accalmi.
Mon rêve, par les allées,
Cueille des branches d’azalées.
La vigne pourpre aux raisins bleus
Festonne les murs du jardin
Où niche maint oiseau frileux
Sous le feuillage incarnadin.
Mon rêve, par les allées,
Cueille des branches d’azalées.
Dans le bassin qu’elle verdit
L’eau pleure inconsolablement
Et, mélancolique, redit
Les mots trompeurs de ton serment.
Mon rêve, par les allées,
Cueille des branches d’azalées.
Automne ! Deuil précoce et doux !
Sous le ciel aux feux apaisés,
Les languissantes roses d’août
Gardent l’odeur de tes baisers.
Voici que, par les allées,
Meurent les blanches azalées.
En sortant du dernier trou noir,
Dieu sait pourquoi, j'ai repensé
À toi qui te cachais pour boire,
J'ai ressenti de la fierté.
Tendance à tout laisser tomber,
J'ai glissé mes pas dans tes pas.
L'entropie va tout emporter.
Je suis un peu raté, papa.
Je croyais ne rien te devoir,
Que du capital mal placé,
Jusqu'au jour où, dans le miroir,
J'ai cru te voir, toi, déformé.
Et ma tronche de déterré,
Mes rictus, ma face de rat,
Ça ne m'a pas vraiment aidé,
Tu m'as un peu raté, papa.
Quand j'ai juré ne pas savoir
Que le fusil était chargé,
Toi, tu as fait semblant d'y croire
On n'en a plus jamais parlé.
La balle n'a fait qu'effleurer
Ton crâne et, depuis ce soir-là,
Je n'ai plus rien fait qu'échouer.
Je t'ai un peu raté, papa.
J'étais venu te débrancher,
Je t'ai trouvé mort dans tes draps.
Je suis reparti me torcher
La gueule. On s'est ratés, papa.